Hura Tapairu, Ode à la création

Dix ans après sa création, le Hura Tapairu, concours de danse traditionnelle, a pris une réelle importance dans le parcours des groupes de danse du Pays : des 8 groupes inscrits à la première édition aux près de 30 formations inscrites depuis plusieurs années, l’événement donne à la danse traditionnelle une place à la mesure de sa beauté et de sa créativité.

L’objectif de ce concours, s’il reste avant tout le plaisir, n’en est pas moins l’excellence. Un concours en deux mots donc pour deux intentions : hura, pour la tradition, et tapairu, pour la grâce et l’originalité. Un duo qui résume à lui seul la magie qui se dégage des spectacles de ce concours de danse, en conservant ce qui a fait son succès depuis 10 ans.

A l’origine, un constat : de nombreux groupes de danse traditionnelle ne peuvent concourir sur la scène mythique de To’ata, qui exige un investissement financier et humain considérable. Bien souvent, les formations n’y sont pas à armes égales, et l’on peut voir se succéder des troupes de plus de 100 personnes avec d’autres bien moins fournies.

La Maison de la Culture a souhaité proposer une alternative en 2004 avec  un concours sur mesure : le Hura Tapairu, qui exige de petites formations sur scène, et offre surtout aux participants une très grande liberté. Les chorégraphies, la création, le thème, les chants, les costumes, peu de critères sont imposés, laissant à chacun toute latitude pour se faire plaisir. L’organisation aussi bien que le règlement permettent ainsi à des groupes inconnus de créer la surprise, comme cela a été le cas tous les ans, mais aussi à de nouvelles formations de faire leurs armes.

Le concours joue d’ailleurs un rôle de tremplin pour nombre d’entre elles, qui après avoir expérimenté le Hura Tapairu se lancent au Heiva souvent avec succès. On notera entre autres Hei Tahiti ou Hitireva, mais on remarque aussi le mouvement inverse, preuve de la qualité de ce concours, avec la participation de Tamariki Poerani, Temaeva, Taura’atua…

Tremplin donc, mais aussi au fil du temps but en soi, ce concours formateur mobilise chaque année près d’un millier d’artistes et incite à la formation des jeunes : auteurs, orero, musiciens, de nombreux artistes se révèlent au public à cette occasion. L’ambiance chaleureuse et la qualité des prestations motivent jusqu’aux groupes des îles : après des groupes renommés de Bora Bora venus régulièrement et des groupes de Raiatea, ont également participé des groupes de Moorea et de Huahine, malgré toutes les contraintes d’organisation que cela suppose.

Le concours est enfin devenu un carrefour de rencontre autour de la danse, et coexiste avec les stages internationaux de pratique du ‘ori Tahiti menés par le Conservatoire Artistique de Polynésie française et avec le Ori Tahiti nui solo compétition, né d’une initiative privée et qui se déroule aux mêmes dates.